Son surnom était « Evil Dick », « Dick le maléfique ». Aussi puissant que discret, machiavélique et imprévisible, Dick Cheney a été l’un des hommes les plus secrets de Washington. Comment un petit étudiant de province, porté sur la bouteille, parvient en quelques décennies à devenir l’éminence grise de George W. Bush ?
Il aura fallu à Adam McKay quelques années de recherche pour éclairer ce parcours, quelques années de recherche et surtout un acteur capable de l’incarner : Christian Bale, méconnaissable sous des couches de maquillage et alourdi de vingt kilos.
Un monde politique cynique et corrompu
À Hollywood, Adam McKay s’est d’abord fait connaitre pour ses comédies satiriques avant de passer à des films plus sérieux. Il y a quatre ans, The Big Short, sur la crise des subprimes lui a valu l’Oscar mérité du meilleur scénario.
Dans Vice, il vulgarise quarante ans de politique américaine : guerre du Vietnam, guerre du Golfe, intervention en Irak dans laquelle Dick Cheney va jouer un rôle crucial. Vice est un film satirique, rythmé comme un thriller. Un film aussi divertissant que nihiliste, qui jette une lumière crue sur un monde politique cynique et corrompu, qui a ouvert la voie à Donald Trump.