Le titre, L'Héroïque lande, pourrait faire penser à un film de John Ford, et, en effet : « cela vient aussi du sentiment qu’on avait d’être en train de tourner un western épique, quelque chose qui avait même à avoir avec Homère, avec l’Odyssée », explique Nicolas Klotz.
Prendre le temps de filmer
Le réalisateur et sa compagne Elisabeth Perceval ont passé de longs mois dans la « jungle de Calais », rencontrant de jeunes gens venus d'Afghanistan ou d'Érythrée, prenant le temps de les filmer dans leur quotidien... les laissant raconter, ou non, leur histoire à leur rythme : « Par exemple, il y a un personnage, Yared, qui a 18 ans, un Érythréen, qui raconte des choses assez douloureuses qu’il a traversées dans les camps en Libye. Il voulait d’abord parler dans sa langue, donc, nous avons découvert tout ce qui se disait dans le film après un an et demi. On n’avait pas de traducteur, il y avait que Nicolas et moi. »
Odyssées individuelles, disparitions soudaines
Sous-titré « la frontière brûle », ce documentaire de longue haleine, plus de trois heures et demie, suit quatre saisons dans la « jungle de Calais », jusqu'à son démantèlement. En filmant sur quelques mois Yared, Zeid, Dawitt, Almaz et les autres, Elisabeth Perceval et Nicolas Klotz racontent des odyssées individuelles, mais aussi des destinées humaines, des existences et des disparitions soudaines...