Avec notre envoyée spéciale à Arles,
Ce sont deux lianes aux cheveux longs. La plus jeune, Shaza, 14 ans, pince de ses doigts graciles les innombrables cordes de sa kanun posée telle une table sur ses genoux. Parmi les cinq musiciens qui se produisent aujourd’hui à Arles avec Jordi Savall pour le premier concert public d’Orpheus XXI, elle sera au centre.
« On s’en sort bien, dit-elle. Je suis fière de nous. » Shaza et sa sœur aînée, Jawa, ont fui Damas pour l’Égypte en 2012. Trois ans plus tard, elles rejoignent aux Pays-Bas leur mère qui les a devancées en traversant la Méditerranée sur une embarcation de fortune. Jawa, 21 ans, joue de l’oud et explique qu’elle fait tout pour s’intégrer au plus vite, fière de parler le néerlandais. Pour elle, Orpheus XXI est un projet lourd de sens.
« Nous ne sommes pas seulement des réfugiés »
« Pour moi c'est vraiment important de montrer un bon exemple aux Européens de ce que sont les Syriens, de notre culture. Nous sommes venus à cause de la guerre, nous avons tout perdu, mais nous ne sommes pas seulement des réfugiés, et il faut partager notre culture avec les Européens. »
Après avoir constitué une équipe de musiciens professionnels, Orpheus XXI sélectionne désormais de jeunes musiciens réfugiés afin qu’ils puissent bénéficier des enseignements de leurs aînés.
► Orpheus XXI, musique pour la vie et la dignité, Festival Les Suds, le 14 juillet à 12h30 au Musée départemental Arles antique