EDITO 2017 : LES MUSIQUES DU MONDE, ODE À LA MUSICALITÉ
Depuis désormais vingt-deux éditions, le Festival Les Suds, à Arles, invite des artistes qui attestent de la mondialité chère à Edouard Glissant1. A la question : «Comment consentir à l’autre, sans renoncer à soi ?», le poète en appelle à «des cultures en relation, sans peur».
Inspirées par leurs terres d’origine, affranchies des formatages uniformes et des partitions imposées, les musiques que nous vous donnons à entendre et à partager le temps d’une semaine, sont libres et vagabondes ! Ce nomadisme lié à l’immense mutation technologique qui révolutionne l’espace-temps musical, fait émerger une créativité sans pareille.
Nourries par l’Histoire et par leurs propres histoires, c’est au gré des rencontres – volontaires ou forcées par l’exil économique et politique – que ces musiques se sont fécondées les unes les autres… créant une expression originale totalement renouvelée ! Aujourd’hui, l’aventure Lamomali de Matthieu Chedid avec le maître Toumani Diabaté, son fils Sidiki et la divine Fatoumata Diawara, dessine l’illustration la plus éloquente de ce programme.
Et si Orpheus XXI, l’initiative de Jordi Savall avec les musiciens réfugiés, ou La Caravane Culturelle Syrienne initient cette semaine le festival avec de très beaux projets en faveur de la dignité et de la paix entre les peuples, les Soirées Suds et Les Nuits des Forges invitent des artistes entrés en résistance : BCUC de Soweto, Bombino et son blues touareg, l’Afrique révoltée de King Ayisoba, le militantisme légendaire de The Ex… D’autres encore laisseront exulter des rythmes d’une énergie irrésistible (Calypso Rose, Gaye Su Akyol, Romperayo) ou caresseront nos âmes en douceur (Sílvia Pérez Cruz, Noureddine Khourchid et les Derviches Tourneurs de Damas, Derek Gripper…).
Titres choisis par Marie-José Justamond
Niño de Elche « Estrategias de Distracción »
Calypso Rose « Calypso Queen »
Gaye Su Akyol « Eski Tüfek »
King Ayisoba « Africa Needs Africa »