Avec notre envoyé spécial à Berlin, Sébastien Jédor
Le film de réfugiés est devenu un genre à part entière : documentaires édifiants ou comédies pas toujours inspirées. Mais seul Aki Kaurismaki sait manier à la fois l'ironie et la gravité, la modernité du propos et le coté rétro des décors et de la musique, qui semblent sortis des années 60. « L'Autre Côté de l'espoir » suit deux personnages dont les destins vont se croiser. Khaled, réfugié syrien, caché dans un chargement de charbon, débarque par hasard au port d'Helsinki et demande l'asile en Finlande. De son côté, Wikström, la soixantaine, voyageur de commerce, vendeur de chemises pour hommes démodées, décide de racheter un restaurant tout aussi démodé, un établissement sans avenir et sans client.
Khaled, devenu sans papier, se retrouve à la rue, confronté à une bande de néo-nazis. Fort heureusement, Wikström va l'embaucher pour un boulot inutile au restaurant et une forme de solidarité naîtra avec les autres employés.
« L'Autre Côté de l'espoir » est un film loufoque dans la lignée de « J'ai engagé un tueur » ou de « L'Homme sans passé », les meilleurs films de Kaurismaki. Un film grinçant tourné entièrement sur pellicule en 35 millimètres. Un film humaniste et inquiet, aussi.