«Silence», la passion selon Martin Scorsese

C’est l’un des films les plus attendus de l’année : « Silence » de Martin Scorsese, un film austère et très personnel sur la foi et la spiritualité, à travers l'histoire de deux missionnaires jésuites au Japon, au XVIIe siècle.

Depuis 30 ans, il en rêvait : adapter pour le grand écran Silence, ce roman de Shūsaku Endō, qui décrit le déchirement de missionnaires jésuites, face aux persécutions infligées aux convertis japonais. Quatre ans après Le Loup de Wall Street, son plus gros succès commercial, Martin Scorsese tourne le dos au grand public pour s'offrir ici un projet qui lui tient à cœur. Une histoire qui aborde sérieusement le thème de la spiritualité et surtout celui du silence de Dieu.

Son film suit les pas de deux jésuites portugais, interprétés par Andrew Garfield et Adam Driver. Partis au Japon en 1640 sur les traces de leur mentor, les deux jeunes gens vont devoir vivre un terrible voyage, lors duquel ils seront en butte à l’implacable répression d’inquisiteur japonais.   

Silence, persécutions et tortures

Ici, c’est le Silence de Dieu, son silence face aux persécutions, qui va peu à peu entamer la foi des deux jeunes jésuites. Mais ce n’est pas qu’un film sur la spiritualité : depuis La dernière tentation du Christ, on connait la fascination de Scorsese pour une conception doloriste et baroque du catholicisme.

Le réalisateur italo-américain s’adonne ici avec passion à son gout pour la description complaisante des tortures : crucifixions, noyades, pendaison, décapitations, autant de scènes dont la répétition devient de plus en plus insupportable au fil des 2 heures 41 minutes que dure le film, au risque de rendre inaudibles les passionnantes discussions théologiques du dernier quart du film.

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