Ils ont conçu leur spectacle comme une « halka ». Au Maroc, c'est comme ça qu'on désigne un spectacle traditionnel de plein air, où le conteur, l'acrobate, se produit au milieu du cercle formé par la foule. Donc pas de décors pour cette quatrième création du Groupe Acrobatique de Tanger. Tout au plus quelques bassines en métal qui servent tour à tour d'agrès, et d'instruments à percussions, et puis du sable qui s'écoule du ciel. Un beau moment empreint de nostalgie.
« On a appris sur le sable »
« Le sable est très important pour nous, décrypte Hamza Naceri, 22 ans. C'est la base. On n'a pas eu la chance d'apprendre l'acrobatie dans des écoles, sur des tapis. Nous, c'est sur le sable qu'on a appris, à la plage de Tanger, protégés par la digue. Pour nous c'était très important d'en parler dans ce spectacle, d'autant que la digue a maintenant disparu. »
L’acrobatie traditionnelle marocaine, menacée de disparition
Cette digue qui les protégeait du vent a été rasée pour laisser place à un grand port de plaisance à Tanger. Tout un symbole pour l'acrobatie traditionnelle marocaine, menacée de disparition. Sur scène, les douze acrobates ont donc voulu rendre hommage à leurs racines, enchaînant pyramides humaines, roues et sauts périlleux, mais partager aussi l'énergie festive de la halka, mêlant à leurs acrobaties les rythmes du ribab et des derboukas, le chant et la poésie déclamée.
► Ecouter aussi notre Rendez-Vous Culture sur Halka