Pour le monde entier, elle était le visage du cinéma israélien. Tout chez Ronit Elkabetz évoquait la star, voire la diva. De son physique si particulier - regard de braise, long corps élancé, épaisse chevelure noire - à son tempérament volcanique.
Une forte - voire très forte - personnalité, c’est bien ce qu’il fallait à cette femme née dans une famille très religieuse, pour échapper à sa destinée et obtenir, alors même qu’elle n’a jamais pris de cours de comédie, le premier rôle d’un film, Le Prédestiné, en 1990.
C’est le début d’une riche carrière d’actrice. En France, Ronit Elkabetz tourne avec de grands noms : André Téchiné ou Fanny Ardant. Dans son pays, elle devient une égérie du jeune cinéma israélien. Amante passionnée dans Mariage tardif en 2001, prostituée dans Mon trésor en 2004, ou encore patronne de café au grand coeur dans La visite de la fanfare, succès surprise de 2007.
Entre-temps, elle est aussi passée derrière la caméra et avec succès, avec Prendre femme, un drame conjugal inspiré de l’histoire de ses parents, et co-réalisé avec son frère, Shlomi Elkabetz. Ce sera le premier volet d’une trilogie achevée en 2014 avec Le procès de Viviane Amsalem.
Depuis 1997, Ronit Elkabetz vivait entre Paris et Tel-Aviv, entre le calme de la capitale française et l’agitation d’Israël. Ce pays dont la vibration, l’urgence et le trop-plein de vie lui allaient si bien.