L’Homme irrationnel commence comme une comédie romantique : Abe Lucas, campé par Joaquin Phoenix, un professeur ultra charismatique, s’installe sur le campus universitaire d’une petite ville et séduit Jill Pollard, alias Emma Stone, sa plus brillante élève. Mais toute la love story bascule quand Abe découvre, par le plus grand des hasards, qu’il est capable de commettre le crime parfait, un crime gratuit, qui, tout à coup, va donner une raison de vivre à ce quinquagénaire nihiliste et dépressif.
Il y a du Dostoïevski et du Patricia Highsmith dans l’air, sans oublier Heidegger, Kant, Sartre et Simone de Beauvoir, tous convoqués, puisque Abe est professeur de philo… Dans L’Homme irrationnel, Woody Allen retrouve son ancienne veine, celle de la comédie sophistiquée.
On peut trouver du plaisir à entendre ses protagonistes débattre existentialisme et questions morales. Mais, le scénario est trop mince, et le film s’achève sur un regret, celui de voir deux acteurs formidables, Joaquin Phoenix et Emma Stone, se démener pour donner vie à des personnages trop simplistes pour être vraiment incarnés.