L'atelier des rêves est en sursis : trop de dettes, de frais à couvrir... Le studio d'animation japonais Ghibli, fondé en 1985 par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, a été l'un des plus hauts étendards de la culture japonaise dans le monde. On lui doit une vingtaine de chefs-d'oeuvre, longs métrages d'animation uniques, artisanaux, poétiques où la nature est un personnage à part entière, où les esprits de la religion shinto sont partout, où les princesses sont des héroïnes féministes. Les studios Ghibli ont marqué des générations d'enfants. Au Japon, bien sûr, où les films font l'objet d'un véritable culte, mais aussi en occident et notamment en France où le public, lassé des productions Disney, a plébiscité ces fictions remarquablement adaptées à la complexité de l'époque.
Comme dans les contes, les films de Miyazaki sont parcourus de conflits, de personnages troubles, d'angoisses, mais l'histoire finit toujours bien. Chaque production est entièrement originale, le niveau d'excellence artistique et technique très poussé. Le Conte de la princesse Kaguya, suite d'aquarelles animées à l'ancienne sortie cette année, n'a pas eu le succès attendu, fragilisant un équilibre économique déjà précaire.