Sous le soleil de Toscane, d'Emilie-Romagne, des Marches ou du Piémont, Stefano, Elena, Anna, Corrado, et Giovanni sont des rebelles pacifistes au milieu de leurs vignes. Ici, pas de produits chimiques. Ces producteurs sont même sortis du système des AOC, les Appellations d'origine contrôlées pour échapper à des contraintes qu'ils jugent destructrices, comme les règlementations de l'Union européenne.
Jonathan Nossiter, qui est aussi sommelier, filme ces « résistants du vin naturel » en ami et en voisin, convaincu que les multinationales s'accaparent le vivant. « 99% des vins qu’on boit, comme 99% des aliments qu’on mange sont faits avec de la chimie. Après la Seconde Guerre mondiale, derrière le plan Marshall, presque toute l’agriculture a été reconvertie en agriculture chimique. Cela nous a promis l’avenir radieux. En fait, toutes les terres sont mortes, les rendements commencent à diminuer. Il est temps qu’on change. »
Dans ce documentaire filmé en caméra numérique, Jonathan Nossiter intercale des extraits de films de Charlot, Hitchcock ou Oshima. Comme un manifeste pour un cinéma naturel et libre, lui aussi. Mieux que tous les discours, la scène la plus forte et la plus glaçante de Résistance Naturelle, c'est celle où Stefano, armé de sa pelle, compare sa terre et celle de son voisin, qui utilise des pesticides. D'un côté, de l'humus vivant au parfum de champignon, de l'autre du béton à peine friable qui sent la lessive.
→ Ce samedi 21 juin, à 15h10 TU (17H10 heure de Paris), Jonathan Nossiter sera l'invité de Tous les cinémas du Monde sur RFI.