Un film du Sénégalais Moussa Touré diffusé sur la place d'un village au Cameroun. Les documentaires de l'ethnologue français Jean Rouch projetés dans son pays d'adoption, le Niger. Pour que de tels moments de grâce existent, le CNA négocie d'abord directement les droits des films auprès des réalisateurs ou des producteurs. Ensuite, le matériel - ordinateur, vidéo-projecteur, sono, écran géant - réparti en 15 unités mobiles de projection, va sillonner le continent en 4X4 ou en pirogues, pour que la magie du cinéma opère.
« Se retrouver dans des lieux où il y a rien, raconteChristian Lambert, co-fondateur du Cinéma Numérique Ambulant, et de voir toute la population d’un village ensemble assister à la projection d’un film émouvant qui leur parle, c’est toujours une émotion extrêmement forte. Ça, c’est vraiment le moteur depuis le début. »
Le CNA organise 1 200 projections par an : des fictions, des documentaires, mais aussi des films sur la santé, l'accès à l'eau ou l'inscription sur les registres d'état civil. Les « saltimbanques du grand écran » ont donc aussi une mission citoyenne, et ils le prouvent : en douze ans, le Cinéma numérique ambulant a créé 3 emplois en France et 50 en Afrique.