L’Année du Mexique en France a été suspendue le jeudi 17 février 2011 en raison des tensions diplomatiques provoquées par l’affaire Florence Cassez. Depuis cette suspension, des voix autorisées comme côté français le politologue Georges Couffignal, les écrivains JMG Le Clézio ou encore Jean-Claude Carrière protestent contre le « gâchis » que représente cette annulation. Le rendez-vous de Travelling est lui maintenu grâce notamment au soutien de ses partenaires publics et privés et à la volonté de ses organisateurs expliquée dans une lettre ouverte au gouvernement français publiée ce lundi 21 février.
La brouille juridico-diplomatique 
A l’origine du dernier rebondissement dans l’affaire Cassez, il y eut, le 10 février, le verdict de la justice mexicaine refusant le pourvoi en cassation de Florence Cassez, condamnée au Mexique à soixante ans de prison. Le président Sarkozy décide alors le 14 février, de dédier chaque manifestation de l’Année du Mexique à la prisonnière. Au Mexique, les autorités décident alors de suspendre leur participation. De son côté, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry demande aux municipalités socialistes de ne pas accueillir de manifestations de l’Année du Mexique. Sur tout le territoire les manifestations sont annulées : à Lille, grande ville du Nord –la région d’où est originaire Florence Cassez- et dont Martine Aubry est maire, l’exposition «Drôles d’estampes» organisée dans le cadre de l’Année du Mexique, est annulée. De même à Toulouse, municipalité également socialiste, le festival de musiques du monde Rio loco qui devait être largement consacré au Mexique, doit réorganiser sa programmation d’ici le mois de juin. 
A Rennes, c’est l’association Clair-Obscur qui tranche 
Lorsque Martine Aubry fait sa déclaration, Eric Gouzannet, directeur de l’association Clair Obscur est en rendez-vous avec le maire socialiste de la ville Daniel Delaveau. Travelling n’étant pas une manifestation organisée par la municipalité mais par une association, la décision de jeter ou non l’éponge appartient à cette dernière. Pour Eric Gouzannet, Travelling est une manifestation culturelle et « il ne faut pas tout mélanger ». Tant qu’à soutenir un prisonnier, selon lui, le festival se devrait plutôt de soutenir Jafar Panahi, cinéaste iranien assigné à résidence.  
La participation de Travelling à l’Année du Mexique permettait d’accueillir un plus grand nombre d’invités que lors des précédentes éditions car les autorités mexicaines prenaient en charge, outre l’expédition des copies des films (et leur sous-titrage éventuel et le paiement des droits), les billets d’avion des invités. La suspension de l’Année du Mexique oblige de fait le festival à assumer une plus lourde charge financière (entre 30 et 40 000 € supplémentaires) mais ses responsables assurent avoir obtenu le feu vert de leurs partenaires. Les films ayant déjà été presque tous réceptionnés, les organisateurs ont mis les bouchées doubles ces derniers jours pour organiser le voyage et l’accueil de leurs invités. 
Pour aller plus loin :
La «lettre ouverte» de Travelling au gouvernement français  
Le festival Travelling c’est aussi une programmation et une compétition pour les juniors et une sélection Films «de et en» Bretagne. 
Dans le cadre du festival, colloque international : « Imaginaires cinématographiques des turbulences dans les Amériques : révolutions, révoltes, crises » organisé par ll’Université de Rennes II et l’Institut d’études politiques. Contact : coordination.ida@gmail.com 
Sur le cinéma mexicain, en espagnol, le site Corre Camara