Le bilan s'alourdit après l'assaut israélien contre la flottille pro-palestinienne

Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne parle d'un massacre et décrète 3 jours de deuil dans les Territoires palestiniens après le raid israélien lancé ce 31 mai 2010, à l'aube contre la « flottille de la liberté » pour Gaza. Des militants pro-palestiniens tentaient de briser le blocus du territoire palestinien. Leur convoi humanitaire a été assailli par des commandos de l'Etat hébreu. Le bilan officiel et provisoire oscille entre 14 et 20 morts.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Au moins 14 morts, peut-être même 20 et plus de 50 blessés... Ces chiffres donnés par les télévisions arabes et turques, et repris par une des principales chaînes d'information israéliennes, ne sont pas confirmés officiellement pour l'instant, mais de toute évidence, l'opération d'arraisonnement de la flottille internationale qui voulait rompre le blocus de Gaza annoncé depuis plusieurs jours par la marine israélienne a tourné à l'abordage sanglant.

 D'après la chaîne Al-Jazira, des centaines de soldats israéliens ont pris d'assaut les navires, juste avant l'aube et d'après des sources israéliennes, les commandos israéliens auraient rencontré une forte résistance et ont été contraints d'ouvrir le feu. Un des soldats israéliens a été blessé d'un coup de couteau. Au moins 3 personnes ont été évacuées à l'hopital d'Haïfa.

Etat d'alerte maximum

Deux des 6 navires de la flottille viennent d'arriver dans le port d'Ashdod, c'est là que les passagers devaient être initialement débarqués. Les militants doivent avoir en principe le choix entre l'expulsion du pays et le maintient en détention. Parallèlement, le gouvernement israélien s'organise pour faire face à une crise qui s'annonce d'une rare ampleur. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pourrait interrompre sa visite au Canada et il a déjà renoncé à son rendez-vous prévu demain, mardi 1er juin, avec le président Obama, pour rentrer d'urgence en Israël.

L'Etat hébreu ne doit pas seulement répondre aux multiples critiques internationales et faire face à une crise diplomatique ; dans le pays même, la police a été mise en état d'alerte maximum. Une grève générale et un deuil de trois jours ont été décrétés par le président palestinien mais aussi par les dirigeants de la communauté arabe israélienne. C'est toute la région de Galilée et Jérusalem-Est, où la quasi-totalité des magasins de la vieille ville ont fermé en fin de matinée, qui sont sous haute surveillance et qui potentiellement peuvent faire exploser leur colère après l'abordage meurtrier de ce matin. 

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