La foule est tout de suite convaincue d’avoir découvert une preuve matérielle des accusations de fraude électorale lancée par l’opposition, et elle se met à saccager le matériel électoral trouvé sur place. La police intervient et tire en l’air pour disperser les manifestants. S’ensuivent alors de véritables scènes d’émeutes, selon Emile Ndayarinze, de l’administration de Kinama. Le marché est pillé. Des civils et des policiers sont blessés et une dizaine de meneurs sont arrêtés.
Le porte-parole des Forces nationales de libération (FNL) Jean-Bosco Havyarimana, lui, assure qu’une cinquantaine de militants ont été arrêtés, ainsi qu’une sénatrice qui a été relâchée dans la soirée.
Il s’agit des premières scènes de violence au Burundi depuis l’organisation des communales du lundi 24 mai. Une escalade qui survient alors que les découvertes d’urnes remplies de bulletins de vote se sont multipliées dans le pays.
Le président de la Commission électorale est monté au créneau. « Ce sont des mensonges », a réagi Pierre Claver Ndayicariye, en expliquant qu’il s’agit dans tous les cas d’urnes utilisées au cours du scrutin du 24 mai et qui sont conservées dans des hangars loués par la Commission.
A-t-il réussi à convaincre l’opposition burundaise? Rien n’est moins sûr.