Le taux de participation était de 92%, un taux à faire pâlir de jalousie tous les démocrates du monde. Mais mieux encore, au sein du CNDD-FDD (le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie), le parti au pouvoir dans ce pays aurait obtenu prés de 70% des suffrages exprimés, et serait en tête dans plus de 100 communes sur les 129 que compte le Burundi.
L’ex-rébellion hutue des FNL (Forces nationales de libération), est arrivée en deuxième position, très loin derrière la parti présidentiel burundais. Il aurait gagné dans une dizaine de circonscriptions avec environ 15%. Les autres principaux partis d’opposition ont été laminés. Ils seraient en dessous de la barre des 10%.
Cette victoire d’une ampleur inégalée a produit un électrochoc au Burundi. Société civile, Eglise, chercheurs, et jusque dans les rangs du parti au pouvoir, tout le monde a été surpris. Et l’opposition politique, totalement perdue, a dénoncé des fraudes massives.
L’ennui, c’est que personne n’en a parlé au moment du vote, personne n’a rien vu. Les observateurs internationaux et depuis le 27 mai, ceux de l’Union européenne, ont salué un scrutin exemplaire, et ont mis au défi l’opposition burundaise, de produire les preuves de ses accusations.