Le président comorien Ahmed Abdallah Sambi joue les prolongations

Aux Comores, de jeunes manifestants ont encore affronté les forces de l'ordre pour protester contre la prolongation du mandat du président Ahmed Abdallah Sambi. Le président Sambi a nommé dans la nuit de mardi à mercredi un gouvernement d'intérim, à la veille de la fin théorique de son mandat mercredi 26 mai 2010. L’annonce surprise de ce gouvernement est intervenue après l’échec du dernier round de négociations entre la présidence comorienne et les représentants des trois îles de l’archipel sur la future transition.

Le mandat du président Ahmed Abdallah Sambi a pris théoriquement fin mercredi 26 mai 2010 à minuit, mais le chef de l’Etat est toujours bien en place au terme d'une réforme contestée mais validée par la Cour constitutionnelle. La plus haute juridiction du pays a jugé début mai que le mandat de Sambi expirait effectivement le 26 mai, mais qu'il devrait ensuite exercer le pouvoir au cours d'une « période intérimaire », dans une « démarche consensuelle » et avec des pouvoirs limités, jusqu'à l'organisation d'élections dont la date vient à peine d'être fixée.

En revenant mardi s'asseoir à la table des négociations, la délégation de l'île Mohéli avait fermement affirmé qu'elle n'était là que pour fixer la date des élections des gouverneurs et du président, des élections qui, selon elle, doivent se dérouler au plus tard à la fin de l'année.

Mais à l'issue du premier round de négociations plein de rebondissements, la délégation de Mohéli claque la porte. C'est alors que le président Sambi sort son joker. Il affirme accepter que les élections soient organisées dès le mois de juillet. Mais il exige la tenue de la présidentielle en même temps que l'élection des gouverneurs des îles, persuadé bien sûr que les gouverneurs des îles n'accepteront pas d'écourter leur mandat qui ne s'achève qu'en 2012.

Coup de poker raté. Les trois îles de l’archipel (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) acceptent le principe d'élections couplées, mais quatre mois plus tard, c'est-à dire en novembre.

La balle est désormais dans le camp des bailleurs de fond qui traditionnellement ont toujours financé l'organisation des différents scrutins dans le pays.
 

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