Ils soufflent le chaud et le froid, les représentants de l’île de Mohéli car le président Ahmed Abdallah Sambi, dont le mandat s’achève le 26 mai prochain, a tout de même réussi à prolonger sa présidence jusqu’à fin 2011.
Au terme d’une réforme constitutionnelle contestée et d’un Congrès boycotté par l’opposition, la Cour constitutionnelle a validé la décision, mais en fixant les règles pendant cette période qu’elle qualifie elle-même d’intérimaire. Reste maintenant la date des élections qui théoriquement devraient porter à la présidence de l’Union des Comores un ressortissant de l’île de Moheli.
Pour Maître Ibrahima Nzimba, opposant au maintien du président Sambi et défenseur de la présidence tournante : « C’est une décision qui réitère la fin du mandat du président Sambi le 26 mai 2010 à minuit et qui ouvre une période intérimaire qui veut dire que le président Sambi n’est plus le président et qu’il occupe une fonction d’autrui et, qu’à partir de cet intérim, il faudra bâtir quelque chose de consensuel jusqu’à l’élection nouvelle du président de l’île de Mohéli. »
« Anticonstitutionnel et mauvaise interprétation de l’arrêt de la cour», répond Maître Fahmi Saïd Ibrahim. Le député assure que le président Sambi est légaliste : « Nulle part, il n'a été indiqué qu’il faille nécessairement que ce soit un originaire de l’île mais il y a eu le précédent comorien en juin effectivement, et le futur président sera certainement mohélien. Très sincèrement, si le président Sambi voulait rester au pouvoir, il aurait modifié la Constitution comme le font beaucoup de chefs d’Etat africain et se représenterait autant qu’il le voudrait . »
Les négociations devaient reprendre ce lundi après-midi.