Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Près de 3 000 personnes ont gagné ce lundi 10 mai 2010 les rues de Port-au-Prince avec un mot d’ordre simple « Réclamez la démission du président de la République ».
Partis en majorité des quartiers défavorisés de Cité Soleil, Bel Air et Martisan, -certains brandissant des portraits de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide-, les manifestants se sont regroupés aux abords du palais national sur la place du Champ de Mars. La police haïtienne a alors choisi de disperser la manifestation par des tirs de balles et de grenades lacrymogènes.
Depuis quelques jours, la grogne monte en province. Plusieurs défilés se sont tenus à Leogan, au Cap Haïtien ou encore aux Gonaïves. Aussi, une vingtaine de partis et regroupements politiques ont appelé à la mobilisation dans Port-au-Prince. Un mouvement qui se veut citoyen pour protester contre les dernières décisions prises par René Préval, notamment la prolongation de l’état d’urgence pour une période de dix-huit mois.
Ce weekend, le gouvernement avait mis en garde les organisateurs de la manifestation annonçant que la police se devait de garantir l’ordre public. Avec l’intervention musclée des forces de l’ordre, la manifestation s’est dispersée rapidement sans faire apparemment de blessés.