Dérive dictatoriale ou pragmatisme, la question du maintien au pouvoir de René Préval fait polémique en Haiti. Si des élections n'ont pas lieu au plus tard le dernier dimanche de novembre, Le président pourra rester en place trois mois de plus. C'est ce que prévoit l'amendement qui a été déposé le mercredi 5 mai 2010 par le gouvernement.
Cette disposition s'appliquerait également aux sénateurs et aux députés. Le texte doit maintenant être approuvé par les parlementaires. Pour les partisans de René Préval, il n'y a là aucune ambiguité, cette proposition s'intègre tout à fait dans le cadre de la Constitution. L'opposition évoque elle « une menace pour la démocratie ».
Techniquement, le chaos engendré par le séisme du 12 janvier complique l'organisation d'un vote à l'automne prochain. Selon la loi électorale, René Préval doit pourtant se retirer au plus tard le 7 février 2011 et le chef de l'Etat avait promis à plusieurs reprises que ce calendrier ne serait pas remis en cause.
Le mois dernier déjà, l'état d'urgence a été prorogé pour dix-huit mois. Le président dispose aussi de pouvoirs élargis. Certains y voit un danger pour la démocratie et la souveraineté haitienne.