Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Heike Schmidt
Devant le Parlement, en haut d’un immense escalier en marbre, la police anti-émeute a pris position. Une provocation pour ceux qui manifestent en bas sur la place Syntagma. Sur leurs pancartes, le mot d’ordre : « On n’a plus besoin de mots, attrapez les escrocs ».
Les escrocs, pour Lina, ce sont les gouvernements successifs qui se sont remplis les poches : « Ramenez nous l’argent volé ! Ce sont les 300 politiciens là-dedans, au Parlement, qui l’ont pris, et quelques autres encore, l’aristocratie, les riches quoi, pas nous. Je suis professeur en biologie, j’ai déjà perdu de l’argent, mais là, dans quelques mois, je vais en plus perdre mon boulot, c’est sûr ! »
« Ne mettez pas la main à la sécurité sociale, elle appartient au peuple grec », chantent les manifestants en choeur.
Un peu plus loin, à l’écart du rassemblement, la colère est la même, mais le propos un peu plus nuancé. « Je ne suis pas contre les mesures, c’est nécessaire, ce sont des sacrifices qu’il faut faire pour le peuple mais les politiciens doivent les faire aussi. Il faut parler égalité. » Même si cette femme grecque ne rejoindra pas les manifestants, comme eux, elle trouve injuste de devoir payer les pots que d’autres ont cassé.