Avec notre envoyée spéciale à Londres, Béatrice Leveillé
A la Chambre des communes, les députés se font face à une distance respectable, celle d’un bras tendu avec une épée. Les temps et les mœurs ont changé mais autant dire que le bipartisme est bien ancré dans la tradition. Un système ébranlé par l’engouement des électeurs pour Nick Clegg, le candidat libéral-démocrate du parti centriste.
Trois partis sont au coude à coude dans les sondages pour s’asseoir au final sur deux bancs à la Chambre. Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond au Royaume-Uni et les partisans de Nick Clegg appellent à une réforme électorale. Les élections se tiennent au scrutin uninominal majoritaire à un tour : le candidat qui recueille le plus de voix devient député. Pas question de se disperser pour les électeurs qui, d’habitude, votent utile, c’est-à-dire pour un des deux grands partis, le parti travailliste ou le parti conservateur.
Le parti travailliste bénéficie en prime d‘un découpage favorable des circonscriptions. Grâce aux petites circonscriptions qui lui sont acquises il peut remporter plus de sièges que les conservateurs ou les libéraux-démocrates avec moins de voix au niveau national.
Pour avoir la majorité absolue à la Chambre, il faut 326 députés. Le parti vainqueur est appelé par la reine à former un gouvernement. Sans majorité absolue, le Premier ministre sortant Gordon Brown reste à son poste. A lui de tenter de former une coalition.