Un référendum ou un décret présidentiel pour adopter la nouvelle Constitution ? C'était le débat en Guinée ces derniers jours, et il a été vif. Ceux qui plaidaient pour le référendum étaient soupçonnées de vouloir retarder la présidentielle puisque les délais étaient trop courts pour l'organiser avant le 27 juin. Aujourd'hui, la solution referendum est écartée.
« La date butoir du 27 juin pour la tenue du 1er tour de l'élection présidentielle sera respectée. Pour ce qui est de l’adoption de la Constitution, nous n’avons pas une Assemblée nationale qui est en place et, sans doute aussi, n’avons-nous pas le temps d’aller au référendum comme l’exige la procédure d’adoption d’une Constitution », explique Tibou Camara, secrétaire générale à la présidence.
« Allons-y donc pour un décret présidentiel », disent plusieurs leaders politiques. Ils soulignent que le texte émane d'un Conseil national de transition représentatif des forces vives et se félicitent surtout de pouvoir aller aux élections à la date prévue. Sydia Touré est de ceux là, à une réserve près : « Je n’ai pas de problème à ce que le texte soit adopté par ordonnance mais il faut qu’il y ait un débat dessus. Une journée, ce n’est pas de trop pour le faire afin que la date soit respectée, certes, mais dans le cadre d’un consensus. »
Le Premier ministre, Jean Marie Doré, propose lui une autre solution : « Nous, nous voulons qu’il y ait une base légale à l’organisation des élections. Nous sommes tous d’accord pour modifier les 10 articles qui sont relatifs à l’organisation des élections. Maintenant, c’est la future Assemblée nationale qui aura charge de voir quelle nouvelle Constitution donner au pays ; ses membres auront cinq ans devant eux. Si nous prenons l’habitude de modifier la Constitution comme ça par décret, la Guinée n’aura jamais une Constitution stable. »
Le débat est donc clarifié, mais il n'est pas terminé.