Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Les conditions humanitaires en Haïti restent inquiétantes mais cela n'a pas empêché la semaine dernière les gardes-côtes américains de rapatrier les 90 Haïtiens interceptés en mer, au nord du pays. Une situation que Michel Forst ne souhaite pas voir se répéter dans les prochains jours. L'expert de l'ONU pour les droits de l'homme en Haïti attend des pays étrangers de la souplesse dans les politiques migratoires.
« Je me suis tourné particulièrement vers le Canada ; j'ai demandé aux Etats-Unis, à la France, à la République dominicaine - des Etats qui ont connu le plus d’afflux massif de Haïtiennes et de Haïtiens, d’éviter de déporter ou de ramener en Haïti, en ce moment, des personnes qui sont des illégaux ou des sans-papiers », déclare Michel Forst. « Je crois qu’il faut savoir les accueillir avec bienveillance et le moment venu, nous pourrons parler du retour. Mais ça sera beaucoup trop tôt que de créer une charge supplémentaire pour l’Etat haïtien en renvoyant ces dizaines de milliers d’illégaux ou de sans-papiers », a-t-il a jouté.
Adopter provisoirement une politique compréhensive quant à l'immigration, Michel Forst recommande par ailleurs aux pays étrangers de transmettre l'aide financière promise pour la reconstruction, sous forme de dons et non de prêts afin qu'Haïti ne replonge pas dans l'endettement dans les années à venir.