Dimanche 25 avril, les observateurs européens ont estimé que la compilation manuelle dans certaines régions du pays ne permet pas d'assurer un décompte « transparent » et risque de miner « l'intégrité » du scrutin. Alors qu'est-ce qui peut expliquer ces retards ?
Il y a d'abord la géographie ! Le Soudan pratiquement grand comme cinq fois la France ne dispose pas partout de voies de communication, ce qui ralentit la compilation des résultats de scrutins déjà très compliqués.
Ce sont les antennes de la commission électorale soudanaise (NEC) déployées dans chacune des vingt-cinq régions soudanaises qui collectent les procès-verbaux et envoient les résultats ou au moins les communiquent à la NEC .
Alors au-delà des problèmes logistiques, le retard tient peut-être aussi à un facteur plus politique. Pour certains observateurs, le régime d'Omar el-Béchir n'annoncera les résultats définitifs qu'une fois qu'il aura négocié avec l'opposition et le SPLM, le parti des ex-rebelles sudistes, l'après élection.
En clair, Khartoum veut s'assurer que les résultats ne créent pas de conflits. Avant même la fin du scrutin, l'un des conseillers les plus influents de Béchir a invité les leaders de l'opposition à rejoindre le gouvernement à la condition bien sûr qu'ils acceptent ces résultats sans broncher.
Le pouvoir soudanais a donc sans doute besoin de gagner du temps pour convaincre ses opposants de ne pas se mettre hors jeu. En tous cas, au sein de la communauté internationale, peu de voix s'élèvent pour remettre en cause un processus électoral que les observateurs occidentaux ont jugé tant au nord qu'au sud peu conforme aux normes et standards internationaux. Ce qui risque de renforcer ceux qui pensent que le scénario était de toute façon écrit à l'avance.