L'Autriche prête une oreille attentive à l'Iran au sujet du nucléaire

L’offensive diplomatique de l’Iran pour éviter des sanctions se poursuit. Accusées par les occidentaux de vouloir se doter illégalement de la bombe atomique, les autorités de la République islamique ont entamé une tournée des pays qui siègent, de manière non-permanente, au Conseil de sécurité des Nations unies. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, est arrivé ce matin à Vienne en Autriche, siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour une visite dont les objectifs sont multiples.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

Manouchehr Mottaki à Vienne, c’est presqu’une visite surprise. Il est reçu par Yukiya Amano, le directeur japonais de l’AIEA, accusé par les Iraniens d’épouser trop ouvertement la position de Washington depuis son entrée en fonctions et qui veut donner des gages de bonne volonté aux pays-non alignés.

En fait les Iraniens sont actuellement portés par le soutien de la Turquie et du Brésil, qui refusent toujours obstinément de voter en faveur de nouvelles sanctions. Le nombre de pays siégeant au Conseil de sécurité et qui tiennent désormais ouvertement tête à l’administration américaine se multiplient.

Le Liban et l’Ouganda sont toujours dubitatifs et prêtent une oreille attentive aux arguments de Téhéran. Et désormais Manouchehr Mottaki se sent prêt à entamer une offensive diplomatique inédite, auprès de certains pays européens. A commencer par l’Autriche, elle aussi membre non permanent du Conseil de sécurité et qui officiellement s’était pourtant positionnée en faveur des sanctions.

Toutefois, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger, a accepté de recevoir son homologue iranien. L’Iran est le premier partenaire commercial de Vienne au Moyen-Orient et les deux pays entretiennent des liens diplomatiques étroits. Il faut aussi signaler que Vienne ne s’est positionnée pour les sanctions que sous la pression de ses partenaires européens.

Par ailleurs, voir un pays occidental – même neutre – tendre la main à l’Iran dans le contexte actuel a provoqué la colère de Washington.

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