Zuma appelle à lutter davantage contre la pauvreté dans les townships

L’absence de progrès dans les quartiers démunis agace de plus en plus le président populiste Jacob Zuma, qui a beaucoup promis aux pauvres durant sa campagne électorale il y a un an. Après avoir critiqué plusieurs fois ses ministres, Jacob Zuma a tapé du poing devant des fonctionnaires des administrations nationales et provinciales vendredi 23 avril 2010. Bientôt un an après sa prise de fonction et alors que le coup d’envoi de la coupe du monde de football approche, la grogne face aux services défaillants dans les nombreux bidonvilles du pays ne faiblit pas. Mais l’autorité du président est contestée.

Jacob Zuma s’irrite de l’absence de résultats dans les townships. « Des priorités ont été identifiées, des mannes budgétaires ont été débloquées », avait dit Zuma à plusieurs ministres lors d’un comité national de l’ANC, il y a six semaines. Son prédécesseur Thabo Mbéki évitait de se rendre dans les bidonvilles, Zuma, lui, multiplie les visites sur le terrain, flanqué à chaque fois d’une douzaine de ministres, qu’il jette parfois en pâture.

« Les conditions de vie ici ne sont pas acceptables, mes ministres sont ici, ils ont pris note de vos doléances, je suis sûr qu’ils vont agir », rassure souvent le président lors d’échanges avec des ménages désoeuvrés.

Zuma a mis en place un mécanisme pour évaluer la performance de ses ministres, et fait donc planer la menace d’un remaniement. Il adresse aussi des mises en garde aux fonctionnaires. A Johannesburg vendredi il leur a dit : « Si les enfants étudient sous des arbres, si les maisons s’écroulent et si les villages sont sans eau ni électricité, on ne peut plus blâmer l’apartheid, cela fait vingt ans que le régime a capitulé ».

Le problème, comme le soulignent de nombreux commentateurs en Afrique du Sud, est que les menaces de Zuma ne font plus vraiment peur, tant son autorité est aujourd'hui contestée.

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