Jacob Zuma s’irrite de l’absence de résultats dans les townships. « Des priorités ont été identifiées, des mannes budgétaires ont été débloquées », avait dit Zuma à plusieurs ministres lors d’un comité national de l’ANC, il y a six semaines. Son prédécesseur Thabo Mbéki évitait de se rendre dans les bidonvilles, Zuma, lui, multiplie les visites sur le terrain, flanqué à chaque fois d’une douzaine de ministres, qu’il jette parfois en pâture.
« Les conditions de vie ici ne sont pas acceptables, mes ministres sont ici, ils ont pris note de vos doléances, je suis sûr qu’ils vont agir », rassure souvent le président lors d’échanges avec des ménages désoeuvrés.
Zuma a mis en place un mécanisme pour évaluer la performance de ses ministres, et fait donc planer la menace d’un remaniement. Il adresse aussi des mises en garde aux fonctionnaires. A Johannesburg vendredi il leur a dit : « Si les enfants étudient sous des arbres, si les maisons s’écroulent et si les villages sont sans eau ni électricité, on ne peut plus blâmer l’apartheid, cela fait vingt ans que le régime a capitulé ».
Le problème, comme le soulignent de nombreux commentateurs en Afrique du Sud, est que les menaces de Zuma ne font plus vraiment peur, tant son autorité est aujourd'hui contestée.