Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Il est 10h00, les sirènes retentissent à travers tout Israël et la population se fige. Au mémorial de Yad Vashem, un homme parmi la foule recueillie se souvient à ce moment précis de sa mère juive sauvée par son père, qui est aujourd'hui honoré comme un Juste.
« Cette sirène évite des longs discours. Ça déclenche des souvenirs. Nous confie Jean-Pierre Foucault. Ça déclenche des réactions que ma mère avait quand j’étais jeune : quand, entre elle et elle, elle évoquait tous les membres de sa famille qui sont partis. Quand elle rencontrait, parfois, quelques cousins qui avaient échappé à l‘Holocauste. Quand un de ses amis venait à la maison, retroussait sa manche de chemise pour nous montrer son numéro ».
Et le présentateur télé poursuit : « Donc toutes ces images me sont revenues à l’esprit. Cette sirène, elle-même, permet justement de réactiver ces souvenirs. Et, il faut que, en aucun cas, ces souvenirs ne disparaissent. Il faut qu’en aucun cas, ce qui s’est passé, ce pourquoi nous sommes ici, puisse à nouveau être d’actualité. En aucun cas ! Il ne faut pas que nos enfants, nos petits enfants aient envie de croire ceux qui disent que çà n’a jamais existé ».
Il ne reste aujourd'hui qu'un peu plus de 210 000 survivants de la Shoah en Israël. La plupart, sont des personnes très âgées qui vivent dans une grande précarité.