Le gouvernement intérimaire kirghize s'interroge sur le sort à réserver à Bakiev

Vladimir Poutine et Hillary Clinton se sont entretenus avec Rosa Otounbaïeva, la chef du gouvernement intérimaire du Kirghizistan. Mais la légitimité de ce nouveau pouvoir passe par la démission de Bakiev, le président déchu, qui refuse toujours de renoncer à son mandat. Le 7 avril 2010, il avait dû fuir Bichkek la capitale, après la répression dans le sang d’une manifestation dont le dernier bilan s’élève à 81 morts.

Avec notre correspondant à Bichkek, Régis Genté

Faut-il arrêter ou pas Kourmanbek Bakiev ? Risquer un bras de fer avec ses quelques partisans, dans son fief du Sud du Kirghizistan, de la région de Djalalabad ? Le traîner devant la justice du pays ? Ou devant une cour internationale, tant pour la mort des 81 personnes tuées le 7 avril par les forces de l’ordre que pour l’argent qu’il aurait volé dans les caisses du pays. Ce sont les questions que le gouvernement intérimaire kirghize se pose alors que le président déchu refuse toujours de démissionner.

Les nouvelles autorités du pays affirment ne pas négocier avec lui, démentant du coup les propos du représentant spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au Kirghizistan. Toutefois, Rosa Otounbaïeva, la chef de ce gouvernement, laisse clairement la porte du pays ouverte à Kourmanbak Bakiev : « Nous garantirons sa sécurité personnelle, et seulement sa sécurité personnelle, à condition qu’il démissionne. Il pourrait alors quitter le Kirghizistan », a-t-elle déclaré.

A l’évidence, M. Bakiev tente de négocier sa sécurité et sa liberté, sans aucune illusion sur son possible retour à la tête du pays. Il a en effet perdu le contrôle de tous les leviers du pouvoir. Ces derniers mois, il a aussi totalement perdu le soutien de Moscou ce qui est très important dans cette ancienne République soviétique d’Asie centrale.

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