Elle se bouge la jeunesse de l’Angola l’après-midi. Des filles jouent au football, tandis que les garçons hurlent des consignes de la ligne de touche. Plus loin l’on assiste à une répétition de théâtre en plein air sur une scène en béton brut.
« Le pays va bien », explique Antonio Bié, jeune metteur en scène. Il y a de nombreux défis sociaux à relever, mais les gens sont solidaires en Angola selon lui. La preuve, dit-il sa jeune troupe joue gratuitement pour les enfants issus de milieux défavorisés.
Joao Alvao lui, est amer. Nous l’avons rencontré dans un centre qui accueille des jeunes durant la journée, ils participent à des ateliers de couture ou dansent la Capoeira en musique. Joao a 25 ans, il est orphelin. Ses parents sont morts ou ont disparu pendant la guerre civile, et il est au chômage. « Chaque matin, je me lève tôt pour chercher du travail et je rentre bredouille tous les soirs », se lamente Joao, qui ajoute « le gouvernement ne fait rien pour les jeunes, pourtant ce n’est pas l’argent qui manque avec les revenus du diamant et du pétrole ! ».
Dans les studios de la station locale de la radio d’Etat, Myriam Jay, 17 ans et très appliquée, présente en studio son émission quotidienne « Canncos na radio », une émission produite par les jeunes pour les jeunes. Myriam voue pour le parti au pouvoir, MPLA une admiration sans faille. Dans le même temps elle dénonce de nombreuses dérives.
« Certains professeurs sont corrompus, ils demandent de l’argent aux élèves et échange de bonnes notes à l’examen ! » Myriam dénonce aussi le clientélisme, les détournements de fonds et le manque de liberté d’expression en Angola. Malgré tout elle a confiance en sa génération, la jeune génération, pour demander plus de comptes au parti du président Jose Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis plus de trente ans.