Le Kenya menace de renoncer à juger les pirates

Le Kenya ne veut pas servir de tribunal délocalisé pour les pirates faits prisonniers dans les eaux du golfe d'Aden ou ailleurs dans l'océan Indien ou en mer Rouge. Pas question donc de continuer à juger sur son sol les auteurs de détournements maritimes, principalement des pirates somaliens. Le gouvernement kényan vient de le signifier très clairement par courrier diplomatique.

Les lettres ont été déposées, selon plusieurs sources, à différentes ambassades dans la journée du jeudi 1er avril. Elles sont signées par le ministre des Affaires étrangères, Mosses Wetangoula, le même ministre qui avait signé la plupart des accords avec les Etats-Unis, le Danemark, la Grande-Bretagne et l’Union européenne notamment, pour juger les pirates somaliens à Mombasa.

Ce revirement kényan était dans l’air depuis plusieurs mois, aucune nouvelle affaire n’ayant été acceptée par le pays depuis le mois de décembre 2009.

Lundi 29 mars 2010, Amos Wako, attorney général, avait déclaré devant le Parlement que le Kenya servait de décharge, par le biais de procès coûteux, à des pays réticents à juger les pirates somaliens sur leur territoire. Il avait accusé le chef de la diplomatie kényane d’avoir signé des accords sans l'en informer et sans qu’il y ait eu de véritable consultation politique.

La nouvelle inquiète en tout cas du côté des Nations unies ou encore de l’Union européenne, car il y a peu de solutions alternatives.

Les Seychelles ont accepté de juger les pirates, mais leur capacité est beaucoup plus limitée. La Tanzanie avait bien été approchée, mais le pays ne dispose pas de loi anti-piraterie.

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