Fraude électorale : le président Karzaï contre-attaque

Le président Hamid Karzaï, constamment pressé de lutter contre la corruption en Afghanistan qui gangrène jusqu'à son gouvernement, a renvoyé jeudi 1er avril 2010 dans les cordes la communauté internationale en l'accusant d'avoir organisé les fraudes massives lors de sa réélection en août 2009. En première ligne des accusations proférées par Hamid Karzaï, les bureaux de l'ONU et de l'Union européenne en Afghanistan ainsi que certaines ambassades, que le président afghan n'a pas identifiées. 

Ses accusations vont très loin : le président Karzaï affirme qu'il y a bien eu des fraudes lors des élections du mois d'août dernier, des «fraudes massives», «très massives» a-t-il insisté, au cours d'une réunion avec les membres de la commission électorale. Mais surtout, il incrimine le bureau du représentant adjoint de l'ONU, Peter Galbraith, et celui de Philippe Morillon, le général français qui dirigeait la mission d'observateurs de l'Union européenne lors de cette élection.

La France a fait part de son étonnement face à de telles déclarations. Il y a de quoi s'étonner en effet dans la mesure où le président Karzaï, réélu à l'issue de ce scrutin, avait toujours tenu à minimiser l'ampleur de la fraude.

Le général Morillon avait été parmi le premier à dénoncer des irrégularités portant sur, au moins, un quart des suffrages. L'Américain Peter Galbraith, numéro deux de l'ONU sur place avait lui estimé qu'un tiers des votes exprimés en faveur du président sortant étaient contestables. Il avait d'ailleurs perdu son poste pour avoir ouvertement accusé le chef du bureau, le Norvégien Kai Eide, d'avoir couvert la fraude.

Qu'il s'agisse de la corruption ou de la fraude électorale, le président Karzaï ne souhaite plus être seul à porter le chapeau.
 

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