Ses accusations vont très loin : le président Karzaï affirme qu'il y a bien eu des fraudes lors des élections du mois d'août dernier, des «fraudes massives», «très massives» a-t-il insisté, au cours d'une réunion avec les membres de la commission électorale. Mais surtout, il incrimine le bureau du représentant adjoint de l'ONU, Peter Galbraith, et celui de Philippe Morillon, le général français qui dirigeait la mission d'observateurs de l'Union européenne lors de cette élection.
La France a fait part de son étonnement face à de telles déclarations. Il y a de quoi s'étonner en effet dans la mesure où le président Karzaï, réélu à l'issue de ce scrutin, avait toujours tenu à minimiser l'ampleur de la fraude.
Le général Morillon avait été parmi le premier à dénoncer des irrégularités portant sur, au moins, un quart des suffrages. L'Américain Peter Galbraith, numéro deux de l'ONU sur place avait lui estimé qu'un tiers des votes exprimés en faveur du président sortant étaient contestables. Il avait d'ailleurs perdu son poste pour avoir ouvertement accusé le chef du bureau, le Norvégien Kai Eide, d'avoir couvert la fraude.
Qu'il s'agisse de la corruption ou de la fraude électorale, le président Karzaï ne souhaite plus être seul à porter le chapeau.