Madagascar : Rajoelina conspué lors des commémorations de l'insurrection nationaliste de 1947

Les commémorations de l'insurrection nationaliste de 1947 se sont déroulées dans un climat tendu, hier lundi 29 mars à Antananarivo, où l'opposition a profité de la cérémonie pour conspuer l'actuel homme fort du pays Andry Rajoelina. Face aux centaines d' opposants, dont beaucoup de femmes vêtues de blanc, le pouvoir avait aussi mobilisé ses partisans, maintenus à distance toutefois par les forces de l'ordre. Aucun incident n’a été signalé.

La musique pop était mal venue en ce jour, où on célèbre ceux qui sont morts pour obtenir l’indépendance de Madagascar. Elle a été couverte par les cris des opposants à Andry Rajoelina. Plusieurs centaines de femmes vêtues de blanc. Et ces cris n’ont pas cessé pendant l’hommage officiel. On pouvait imaginer qu’une trêve aurait lieu pour honorer la souveraineté nationale, mais Madagascar est aujourd’hui très divisée.

Malgré les risques de débordements, Andry Rajoelina est venu, le temps de déposer une gerbe, et de décorer quelques vétérans. Louisa est furieuse : « lui, il aime bien le show. C'est un one man show. Je sais qu’il aurait tout fait, n’importe quoi pour faire ce petit cinéma. Il l’a fait en 15 secondes. Tout le monde l’a vu, qu’il rentre chez lui. »

Andry Rajoelina ne s'est pas attardé, même s’il a pu serrer la main de ses partisans, amassés de l’autre côté de la place. Trépignant depuis le matin, les femmes de l’opposition ont ensuite débordé les forces de l’ordre pour déposer à leur tour une gerbe, sans que cela n’atténue leur colère. Une colère notamment dirigée contre la France accusée de maintenir le pays dans la pauvreté.

«  Nous ne sommes pas contre l’ouverture, souligne l’une d’entre elles, nous voulons travailler avec tous les pays du monde. Mais, nous voulons que les contrats soient équitables. Equitables, c’est le leitmotiv de tous ceux qui veulent se développer durablement. Maintenant nous ne sommes pas indépendants. Et c’est pour cela qu’on continue. »

Ceux qui s‘expriment dans la rue, voudront-ils s’exprimer dans les urnes ? Andry Rajoelina a promis des élections libres et transparentes dès que possible, mais ses adversaires dénoncent un processus unilatéral.

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