La précision n'est pas inutile : c'est « en parfaite concertation avec le président » que François Fillon participera au séminaire de la majorité, autant pour encadrer les débats, que pour cultiver le lien privilégié que le Premier ministre a noué avec les députés et les sénateurs.
La grogne de la majorité contre son président, c'est un phénomène récurrent en France, quand le président est affaibli. Non pas parce que l'on goûte particulièrement tirer sur les ambulances. Plutôt parce que les parlementaires entendent chaque semaine dans leur circonscription les cris de colère et d'exaspération de la France qui souffre. Et beaucoup de députés UMP savent aussi que leur réélection est liée à celle de Nicolas Sarkozy en 2012.
Le chef de l'Etat aurait d'ailleurs très peu apprécié la tonalité de la réunion défouloir organisée à l'Assemblée nationale au lendemain de la déroute des régionales, -on y a même crié « Fillon président !». Il est vrai que c'est souvent dans la défaite que l'on se divise. D'où les appels à l'unité lancés à droite pendant tout le week-end. Même Jean-François Copé s'y est mis. L'ambitieux patron des députés UMP fait entendre sa petite musique personnelle depuis le début du quinquennat, mais cette fois il s'est dit « à fond aux côtés de Nicolas Sarkozy pour 2012 ». La précision n'est pas inutile.