Le Hamas appelle à une troisième Intifada

L'imposant dispositif sécuritaire qui était déployé autour de la vieille ville de Jérusalem et de l'esplanade des Mosquées a été levé ce mercredi 17 mars 2010. Un calme tendu règne actuellement à Jérusalem. Et malgré l'appel renouvelé du Hamas depuis Gaza pour une nouvelle Intifada, les risques d'un nouveau soulèvement populaire semblent pour l'instant assez faibles.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Certains parlent déjà de l'« Intifada al-Quods », d'un soulèvement populaire pour défendre Jérusalem et lutter contre sa « judaïsation » mais le professeur Khalil Shikaki, directeur d'un important institut de sondage à Ramallah a du mal à y croire : « Nous ne pensons pas que nous sommes au bord d'une troisième Intifada, les conditions actuelles ne s'y prêtent pas ».

Les enquêtes de son institut ont pourtant montré ces 6 derniers mois que de plus en plus de Palestiniens soutenaient un recours à la violence : « Cette augmentation -on est passé de 40 à 47% de soutien- serait liée à la tension grandissante autour de la question de Jérusalem, mais cela signifie aussi qu'il s'agit davantage d'une réaction émotionnelle que d'un choix rationnel basé sur le principe que la violence est le moyen le plus efficace pour faire avancer les choses. Et il y a toujours une majorité de gens qui s'y oppose, remarque le professeur Shikaki. Or nous avons déjà constaté dans le passé que tant que la majorité continuait de s'opposer à la violence, les appels à la violence ont toutes les chances de rester lettre morte », conclut Khalil Shikaki.

La volonté manifeste de l'Autorité palestinienne de ne pas se laisser déborder par des violences qui serviraient surtout le Hamas est aussi un facteur important de modération. Comme le résume un responsable palestinien, qui commentait l'appel du mouvement islamiste, « l'Intifada ne vas pas éclater sur simple demande, ce n'est pas un plat de houmous que l'on peut commander quand on veut »...

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