Vers l’enlisement du mouvement pro-Thaksin en Thaïlande?

Des milliers de manifestants, surnommés les « chemises rouges », partisans de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, ont encerclé ce 15 mars 2010, une base militaire d'où le Premier ministre Abhisit Vejjajiva coordonnait l'action du gouvernement. Ces manifestants réclament l’organisation d’élections anticipées.Une demande rejetée par le Premier ministre. Ils ont ensuite décidé de regagner le quartier historique de Bangkok, le principal point de rassemblement du mouvement.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

« Les chemises rouges » ne parviennent pas à trouver prise sur le gouvernement. Elles espéraient forcer la main au Premier ministre Abhisit Vejjajiva en encerclant la base militaire où il s'est retranché avec ses ministres. Le Premier ministre est parti en hélicoptère. Et, au bout de quelques heures, les manifestants ont décidé de lever le camp pour regagner leur point de départ. Devant le refus persistant d'Abhisit Vejjajiva de dissoudre le Parlement, « les chemises rouges » semblent hésiter sur la stratégie à suivre.

Le risque est qu'en désespoir de cause, les leaders des chemises rouges soient tentés de recourir à des provocations violentes comme seul moyen de faire réagir le gouvernement. Une possibilité illustrée par un premier incident : deux militaires ont été blessés cet après-midi par l'explosion d'une grenade.

Dans le passé, le roi Bhumibol de Thaïlande, âgé de 83 ans, est parfois intervenu pour résoudre des crises politiques majeures. Mais sa santé est aujourd'hui précaire : il est hospitalisé depuis plus de six mois. Par ailleurs, la situation ne semble pas encore suffisamment critique pour justifier son intervention.

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