Antanas Seikalis est né en 1933 dans une ville du nord-est de la Lituanie d’une famille de commerçants. Son père est propriétaire d’un atelier de chaussures. Avec son frère, il soutient et aide les résistants lituaniens, « les frères des bois », qui continuent à se battre contre l’Armée rouge longtemps après la fin de la guerre.
En 1950, il est dénoncé, arrêté avec son frère et condamné, après avoir subi des interrogatoires musclés, à dix ans de travaux forcés. Il les purge dans différents camps de l’Archipel du Goulag, jusqu’au steplag du Kazakhstan, où il apprend la mort de son frère, pendant la grande révolte de l’été 1954 du camp de Kengir.
Amnistié après la mort de Staline, il peut rentrer en Lituanie, mais son étiquette de nationaliste pèse longtemps sur sa réinsertion. C’est seulement à partir de 1990, avec la fin du régime, qu’il « commence à vivre ».
Quand il a accès à son dossier dans le archives du KGB de Vilnius, il découvre, que celle qui l’avait trahi et causé sa perte était son amoureuse de l’époque : « Une fois en nous embrassant, elle avait senti un pistolet dans ma poche, et voilà comment mes activités furent découvertes par la police politique et ma vie brisée, elle était si jolie, on était si amoureux. Quelle tristesse! ».