Jos, une région sous tension

L'armée patrouille dans les villages de la région de Jos, dans le centre du Nigeria, où la situation reste très tendue deux jours après les tueries perpétrées par des éleveurs musulmans contre des fermiers chrétiens. Il y a eu des dizaines, voire des centaines de morts, dont des femmes et des enfants. Les bilans varient selon les sources. Le couvre-feu est imposé dans la région. Mais dans les villages environnants, les gens ont peur.

Le village de Ku-got a de nouveau été attaqué mardi 9 mars aux alentours de cinq heures du matin. « Les Fulani sont revenus, ils ont tiré sur les maisons mais personne n’a été blessée », a déclaré à RFI le pasteur du village.

Depuis le début de l’année 2010, c’est la troisième fois que les villageois chrétiens se disent victimes d’assaut de pasteurs fulani musulmans. La première fois, c’était lors des événements de janvier ; la deuxième, c’était dimanche dernier. Deux vieilles femmes ont alors été tuées et soixante-dix maisons incendiées. « On n’est pas en sécurité ici, s’indigne une mère de famille. Je ne dors plus et il n’y a personne pour nous protéger ».

De fait, sur la soixantaine de kilomètres qui séparent Jos de Ku-got , il n’y avait pas aujourd’hui une seule trace de présence militaire ou policière. Des check points sont certes établis à l’entrée et à la sortie des villages, mais ce sont les habitants qui assurent généralement leur propre sécurité, munis de gourdin, de machette ou de pioche.

Ce mardi, lors d’un bref passage à Ku-got, un officiel de l’Etat du Plateau s’est d’ailleurs dit inquiet. « Il est clair que les populations ne sont pas assez protégées. Cette zone est une vraie passoire, tout peut arriver ! ».

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