Après la CEDEAO et l'Union africaine, la Francophonie se comporte à son tour avec bienveillance face aux putschistes nigériens, par le biais d'une condamnation de principe du coup d'Etat mais sans exiger de suspension, ni même de sanctions à l'encontre de ses auteurs...
En décembre dernier l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait surpris par sa décision vis-à-vis du pouvoir du président Tandja : alors que la CEDEAO, l'Union européenne ou les Etats-Unis dénonçaient fermement le projet de Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir illégalement, la Francophonie refusait de suspendre le Niger de son institution. Un lobbying efficace des autorités de Niamey sur certaines délégations a fait reculer l'organisation francophone.
Aujourd'hui l'OIF se replace dans le concert de la communauté internationale en accompagnant les autorités de transition dans leur dessein d'un retour à l'ordre constitutionnel.
Pas de sanction mais une vigilance certaine sur les engagements de la junte à rendre au plus vite le pouvoir aux civils. Dans sa résolution retenue à l'unanimité hier lundi, le conseil permanent de la Francophonie demande aux nouvelles autorités nigériennes de s'engager concrètement d'ici le 16 avril sur la durée de la transition, ainsi que sur le calendrier électoral et l'inéligibilité des responsables de la transition.
Six semaines pour élaborer une feuille de route, un objectif plutôt jouable pour la junte qui ne cachait pas sa satisfaction au sortir de la réunion. La junte qui dès dimanche avait pris l'engagement qu'aucun membre du Conseil suprême ou du gouvernement de transition ne serait candidat à la prochaine élection présidentielle.