Les obsèques d’Orlando Zapata sous haute surveillance

Le prisonnier politique cubain Orlando Zapata Tamayo, décédé mardi après 85 jours de grève de la faim, a été inhumé jeudi 25 février 2010 à Banes, ville située à 800 km de La Havane, sous surveillance policière.   Après le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, jeudi matin, le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon a lui aussi appelé à libération de tous les prisonniers politiques cubains.

Pour le gouvernement cubain, il s'agissait à tout prix d'éviter que l'enterrement d'Orlando Zapata Tamayo ne se transforme en forum de l'opposition. Dès l'annonce de son décès mardi, une trentaine de dissidents ont donc été arrêtés, d'autres ont été retenus à leurs domiciles, selon des informations fournies par la Commission des droits de l'homme, un organisme illégal mais toléré par les autorités cubaines.

Pour dissuader ceux qui voulaient tout de même rendre un dernier hommage au dissident, les funérailles se sont déroulées à une heure très matinale, 7 heures du matin heure locale et surtout à près de 850 km de la Havane, dans le village de Banes.

La ville était quadrillée par la police qui bloquait les entrées de la ville, les alentours du cimetière, et les accès au domicile de la mère d'Orlando. Ils étaient pourtant plusieurs dizaines à avoir fait le déplacement. Reina Tamayo, la mère de Zapata, a prévenu qu'elle tenait le gouvernement de Raul Castro pour responsable de la sécurité de ceux qui allaient rentrer chez eux après les funérailles. Elle a de nouveau rejeté les regrets du président cubain et réaffirmé que son fils avait été torturé pendant sa détention malgré les dénégations du président cubain.
 

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