Contre toute attente, le président Umaru Yar’Adua est rentré dans la nuit du 23 au 24 février à Abuja aux alentours de deux heures, heure locale. Aucun communiqué officiel n’a confirmé l’information. Mais une source gouvernementale a indiqué à l’agence de presse Reuters que le président avait atterri « à bord d’un avion saoudien escorté par l’avion présidentiel ».
D’après les journalistes présents cette nuit à l’aéroport d’Abuja, cette arrivée s’est déroulée en catimini. L’électricité a été coupée dans les environs et les avions qui stationnaient dans un endroit inhabituel du tarmac ont été rejoints par une ambulance qui s’est ensuite dirigée vers la villa présidentielle.
Dans quel état se trouve le président nigérian? Depuis le départ de Yar’Adua en Arabie Saoudite le 23 novembre dernier, ni la présidence, ni le parti au pouvoir, ni le gouvernement n’ont donné la moindre information sur son état de santé, ce qui alimentait bien des rumeurs. Malgré tout, selon le ministre des Affaires étrangères Ojo Maduekwe, une délégation ministérielle s’est rendue le 22 février en Arabie Saoudite pour s’informer de l’état de santé du président et il est prévu qu’elle rende compte de sa visite ce 24 février lors du conseil des ministres.
Officiellement, le président Yar’Adua était hospitalisé en Arabie saoudite pour une affection au cœur, mais plusieurs sources évoquent également des problèmes rénaux et cutanés.
Ce mercredi 24 février au matin, l’ambassadeur du Nigeria à Ryad a déclaré que « l’état de santé d’Umaru Yar’Adua s’était énormément amélioré. Il marche déjà, il mange. Je pense qu’il a juste besoin d’un peu de repos et il pourra retourner au travail, à son poste de président ».
Combien de temps cela va-t-il prendre ? Impossible de le savoir, mais du côté de la communauté internationale, on observe ce retour avec prudence. Dans un communiqué publié ce 24 février, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Johnny Carson, a ainsi déclaré espérer que ce retour du président ne fragiliserait pas la situation et ne créerait pas « d’incertitudes dans le processus démocratique ».