L’homme est pour l’instant peu bavard. « Il est prématuré que je vous parle… » : rien de précis et pas grand-chose, juste une phrase pour dire qu’il ne parlera que plus tard, voilà les premiers mots du chef des putschistes, le commandant Salou Djibo.
L’homme ne s’est pas encore adressé à la nation et il reste un parfait inconnu pour ses compatriotes.
La 121ème CCA, la 5ème Compagnie de Commandement et d’Appui et de Sécurité qu’il commande depuis cinq ans, est une unité opérationnelle, une unité de combat qui a « fait le front » et qui n’est pas connue du public.
Né en 1965, Salou Djibo n’a été admis à l’école d’officiers qu’à 30 ans. C’était à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Il fera ensuite son cours d’application en Chine, puis le cours d’état-major à Kenitra, au Maroc.
Sa spécialité est l’artillerie. Affecté d’abord au Centre d’Instruction d’Agadez, dans le nord du pays, il revient à Niamey comme chef de peloton, avant de prendre la tête de la CCA.
Salou Djibo est originaire du village de Namaro à environ 50 kilomètres de Niamey, sur la rive droite du fleuve Niger.