Washington et Islamabad confirment la capture du mollah Baradar

L'administration américaine et l'armée pakistanaise ont confirmé mercredi 17 février 2010 l'arrestation du mollah Baradar, présenté comme le chef militaire des talibans afghans, et bras droit présumé du mollah Omar, dirigeant de l'ombre des talibans pourchassé depuis plus de huit ans par Washington.

 

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Le gouvernement américain a pris son temps pour confirmer l’arrestation du mollah Baradar. Depuis lundi 15 février, la presse n’a cessé de commenter sa capture, saluée comme une belle victoire dans la lutte contre les extrémistes. Mais l’administration Obama, elle, était restée silencieuse.

Ce n’est que 48 heures après l’annonce du New York Times que les langues se délient. Richard Holbrooke, à Kaboul, et Robert Gibbs, à Washington, se sont félicités de l’arrestation de l’adjoint du mollah Omar. « Il s’agit d’un important succès dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et le Pakistan », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.

C’est en effet ce que soulignent les éditorialistes américains. Les Pakistanais, écrivent-ils, semblent avoir surmonté leur méfiance à l’égard des Etats-Unis et collaborent avec eux plus étroitement pour combattre les talibans afghans dont ils se rendent compte qu’ils constituent un danger pour leur pays. Ce sont donc eux qui ont appréhendé Baradar, jadis un de leurs alliés. Ils combattent aussi beaucoup plus agressivement que par le passé l’insurrection dans les régions tribales du nord-ouest.

La raison de ce changement ? Le sentiment que Barack Obama est déterminé à stabiliser l’Afghanistan comme il l’a prouvé en envoyant 30 000 soldats supplémentaires, et qu’il est prêt à aider le Pakistan militairement et économiquement.

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