C'est une information importante au regard de la personnalité de Baradar. Il semble qu'il soit devenu le plus haut responsable du mouvement après le mollah Omar, leader spirituel des talibans. Abdul Ghani Baradar, lui, est l'homme de terrain, celui qui donne des consignes sur la façon d'attaquer les forces étrangères, sur les opérations à mener, principalement dans l'ouest et le sud de l'Afghanistan.
Le mollah Baradar est un personnage central de ce que l'on appelle la « shoura de Quetta », capitale du Balouchistan, province frontalière avec l'Afghanistan. Ces derniers mois, il semblerait que nombre de talibans de cette zone soient partis se réfugier vers Karachi. Peut-être même le mollah Omar. C'est le type d'information que les services américain et pakistanais pourraient tenter d'obtenir de Baradar lui-même retrouvé à Karachi.
A priori, sa capture est le fruit d'une collaboration renforcée des services du renseignement pakistanais et américain. Un signe très important sur l'évolution des relations entre les Etats-Unis et le Pakistan. Islamabad a longtemps été accusé de jouer double jeu, de lutter contre les terroristes sévissant au Pakistan sans pour autant déployer suffisamment d'efforts contre les talibans afghans réfugiés du côté pakistanais de la frontière.