Le monde de l’édition française et de l’internet commence à bruisser de rumeurs concernant le livre francophone et l’iPad, la nouvelle innovation technologique présentée le 27 janvier à San Francisco par le patron d’Apple, Steve Jobs. L’iPad se positionne en effet sur le marché du livre électronique et compte faire concurrence aux acteurs économiques déjà en place sur ce marché comme Google. Mais l’ampleur de la percée d’Apple sur ce marché du livre électronique va dépendre du contenu des contrats qui seront signés par l’entreprise américaine avec les éditeurs français ou francophones.
Lorsque le lancement commercial de l’iPad s’est concrétisé pour le marché américain, les dirigeants d’Apple se sont prêté à un jeu de questions-réponses très bien rôdé pour vanter les nouvelles
fonctionnalités de cette tablette électronique qui n’est pas sans rappeler l’ardoise des écoliers des années 60. Sauf que cette fois, ce n’est pas la craie qui permet d’écrire sur la tablette mais les doigts et leur déplacement plus ou moins accentué sur l’écran permet une infinité de combinaisons pour passer d’une application à l’autre.
C’est très peu de temps avant la conférence de presse californienne que les cinq grands éditeurs américains ont signé avec Apple ; une dizaine de jours seulement avant le lancement de ce nouvel outil technologique. Il en sera probablement de même pour les éditeurs français et francophones.
Des rumeurs courent déjà sur la Toile, indiquant par exemple que la version européenne de l’iPad ne serait pas équipée de la fonction i-book. Du côté des éditeurs, on s’insurge contre ce genre d’information puisque les négociations entre le nouvel arrivant sur le marché électronique du livre et les éditeurs français, ces négociations n’ont pas commencé.
L’autre grande donnée des contrats à venir entre Apple et les éditeurs français concernant l’iPad, c’est le prix qui sera demandé au lecteur pour chaque livré téléchargé. Aux Etats-Unis, Amazon impose sa loi aux éditeurs qui passent par ce moyen de diffusion électronique en achetant leurs fichiers livres. Amazon décide donc du prix payé par le lecteur mais également des royalties reversées aux éditeurs et par ricochet aux auteurs. Au contraire Apple, dans les contrats qui viennent d’être signés avec les éditeurs américains, n’est pas propriétaire des livres et prélève un pourcentage sur les ouvrages proposés à la vente électronique.
Avec son prix du livre imposé depuis des décennies et régulièrement contesté, la France va représenter un cas à part dans le nouveau marché du livre électronique qui va s’ouvrir lorsque l’iPad sera commercialisé dans l’Hexagone.
Le poids décisif du secteur de l'éducation
Autre donnée : un projet de loi est en préparation concernant la cyberéducation. La France est en retard dans ce domaine. L’obligation pourrait être créée, dès 2011, pour les éditeurs, de publier chaque manuel scolaire en double version, papier et électronique. Comme les livres scolaires représentent une part importante et régulières des revenus des éditeurs, ces nouvelles obligations réglementaires auront obligatoirement un impact sur le développement du livre numérique.
Reste enfin le choix de l’outil de lecture. Les parents, les enfants choisiront-ils l’iPad ou une autre tablette déjà commercialisée ? Le marché est ouvert mais le groupe de Steve Jobs a la réputation de créer des objets beaux et intuitifs qui plaisent…