Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Dans le conflit qui l’oppose à la Libye, le gouvernement suisse a choisi d’utiliser l’arme de l’interdiction d’entrée. Elle est d’autant plus efficace que faisant partie de l’espace Schengen, l’interdit de la Confédération pèse aussi sur les voyages en Europe.
Les restrictions concernent un grand nombre de dirigeants libyens – on parle de cent quatre-vingt-huit personnes – dont les membres de la famille du colonel Kadhafi.
Ainsi, son fils Seif al-Islam a-t-il été empêché de participer au Forum de Davos à la fin du mois de janvier où il avait pourtant ses habitudes. Officiellement, Berne se refuse à tout commentaire. Cette politique de limitation des visas a été mise en place en novembre 2009 et la Suisse a reçu l’appui et la coopération des pays européens.
Tripoli qui a plus d’une fois protesté, dénonce « la solidarité systématique et programmée avec Berne ». Longtemps isolée, la Suisse compte désormais des alliés. Mais ce durcissement n’a tout de même pas encore permis le retour en Suisse des deux ressortissants suisses retenus depuis l’été 2008 à Tripoli.