Jamais l'armée gouvernementale n'avait fait une telle incursion dans le Djebel Mara. De sources concordantes, elle aurait pris la localité de Leida, une zone qui, il y a encore un mois, servait de quartier général aux commandants d'Abdelwahid al-Nour. Les rebelles darfouri ont eux pris position dans les montagnes en attendant la prochaine offensive. Plusieurs sources évoquent des rassemblements de troupes soudanaises autour de Nyala qui pourraient confirmer cette hypothèse. Car si Khartoum souhaite déstabiliser les troupes d'Abelwahid al-Nour, il doit prendre la ville de Déribat situé en plein coeur du DJebel Mara.
Cette offensive du gouvernement fait suite à une attaque très meurtrière, il y a deux semaines, des rebelles de l'armée de libération sur Soudan sur Golo. Une manière pour Abdelwahid al-Nour de montrer son pouvoir et surtout son contrôle sur ses troupes. Car depuis décembre, il y a des dissensions au sein de son mouvement. Certains de ses commandants contestent sa décision de ne pas participer aux pourparlers de paix à Doha.
Depuis Paris, Abdelwahid al-Nour dénonce quant à lui le silence assourdissant de la communauté internationale qu'il accuse de complicité avec Khartoum. Il interprète cette attaque sur ses positions et ce silence, comme une nouvelle pression pour le forcer à se rendre à Doha.Toujours est-il que le calme précaire dont bénéficiait encore cette région du Darfour qui abrite quelques 200 000 personnes semble bel et bien terminé.