La situation dans le Djebel Mara est quasi-unique au Darfour. Depuis le début du conflit en 2003, les quelque 200 000 personnes qui y vivent ont été relativement épargnées par les combats et les exactions qui ont secoué la province. C'est le territoire de l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid al-Nour, qui le contrôle au point d'en interdire l'accès à l'Unamid, la force mixte de maintien de la paix de l'ONU et de l'Union africaine. Il est donc difficile d'avoir des informations confirmées de source indépendante sur d'éventuels combats récents et des déplacements massifs de populations.
On sait en revanche qu'à la fin du mois de décembre, il y a bien eu des affrontements à l'arme lourde entre factions de l'ALS, les unes souhaitant rester fidèles à Abdelwahid al-Nour, les autres lui reprochant sa position inflexible quant à une participation de leur mouvement aux négociations de paix. Depuis, les tensions sont extrêmement vives, d'autant que les autres groupes rebelles et le gouvernement sont déjà réunis depuis près de 15 jours à Doha pour participer à un nouveau round de négociations.
La position d'Abdelwahid al-Nour est vivement critiquée par la communauté internationale qui depuis des mois lui envoie des émissaires. A défaut de pouvoir convaincre le leader, ces derniers cherchent à rallier ses commandants les plus influents sur le terrain. Selon un observateur très attentif de la situation dans le Djebel Mara, cela pourrait expliquer les tensions entre factions de l'ALS ces dernières semaines.