Les 252 radiés de la liste électorale à Divo n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. La décision du juge Tié Bi Foua est sans appel. Ils ne sont plus Ivoiriens. Pourtant, leurs cas n’avaient pas été soumis à l’appréciation de la commission électorale locale. Mais justement. Par exploit d’huissier, le juge de Divo a d’abord fait constater la carence de la commission électorale.
Puis, il a observé que la loi n’avait pas prévu l’éventualité d’une absence de décision de la commission. Alors, il s’est dit en son âme et conscience que la non-décision de la commission valait décision. Et qu’il était donc en droit de juger à son tour. Pour lui, c’était même un devoir, sous peine de commettre un déni de justice. Dont acte.
Et ce n’est pas fini, car le maire de Divo a demandé à la justice de rayer de la liste électorale près de 3 500 de ses administrés. Le juge a donc du pain sur la planche. Voilà pourquoi il procède par paquets de plusieurs centaines. Cette fois-ci, il s’agissait de 252 inscrits. Combien la prochaine fois et à qui le tour ? L’avocat du demandeur avait dit que la liste électorale était « infestée » de non-Ivoiriens. Ces radiations de masse ? La réponse prophylactique du juge de Divo, en quelque sorte.