La justice ivoirienne examine les demandes de radiation des listes électorales

C’est une audience sous protection qui s’est ouverte ce matin au tribunal de Divo dans le sud de la Côte d'Ivoire. Les hommes en armes de la brigade anti-émeute sont présents dans toute la ville, jusque dans la cour du palais de justice. Ils peuvent aussi compter sur les renforts de gendarmerie venus de Gagnoa, Fresco ou Hiré. Pas question pour les forces de l’ordre de laisser libre cours aux manifestations qui ont dégénéré mercredi dernier 3 février.

Dans la salle d’audience, le président du tribunal ouvre la séance qui a pour objet l’étude de la demande de radiation de 252 inscrits sur la liste électorale. Les noms sont affichés devant la salle. Le patronyme qui revient le plus souvent est Koulibaly à 23 reprises, suivi de Sangaré 20 fois, Samaké 17 fois, ou encore Diakité 16 fois.

C’est un habitant de Divo qui conteste la nationalité ivoirienne de ces 252 inscrits. Son avocat s’avance à la barre : « Monsieur le président, plaide l’homme en robe noire, avant de venir devant le tribunal, nous avons saisi la Commission électorale pour qu’elle radie ces personnes qui ne sont pas des nationaux ivoiriens. La Commission électorale a refusé de statuer ».

Le procureur prend ensuite la parole : « La demande est irrecevable Monsieur le Président ». Le juge fixe ensuite le délibéré au 9 février et passe au dossier suivant.

Mêmes arguments de l’avocat du demandeur, même position du procureur, et ainsi de suite, 252 fois au total. Il faut donc accélérer la cadence. Rien qu’à Divo, les demandes de radiation déposées concernent quelque 4.000 inscrits sur la liste électorale.
 

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